Gîte de la Vau en Val de Loire

N°16301

 

  Histoire de Faye la Vineuse


    Aujourd'hui petite bourgade de 300 habitants. «Faye-la-Vineuse, commune du canton de Richelieu, arrondissement de Chinon, est située à 65 km de Tours, à 29 km de Chinon et à 8 km de Richelieu. Bornée au nord, par la commune de Razines; à l'ouest, par celle de Braye; à l'est, par Jaulnay et par Saint-Christophe, au sud, par Sérigny, elle est arrosée par le ruisseau de la Fontaine-d'Auzon et est traversée par le chemin qui relie Poitiers à Richelieu.

 

          Les lieux , hameaux et villages suivants dépendaient de cette commune: Marnay , les Bruères, Chantereine, La Grillère, La Gontière, les grand et petit Martigny, La tour-de-Brou, les Genièvres, la Duranderie, la Sellerie, la Jeunesse, la Grenouille, etc.

    

          Avant la révolution, Faye-la-Vineuse était du ressort Richelieu, dépendait du diocèse de Poitiers et était le chef-lieu d'un archiprêtré comprenant 28 paroisses: 

Mondion,Chaveignes, Dercé, Sossay, Ceaux, Jaulnay, Bretegon, Princé, Neuil-sur-Faye, Orches, Saint-Christophe, Courcoué, Nancré, Marnay, Faire, Saint-Jouin, Braslou, Faye, Avrigny, Saint-Germain d'Avrigny, St-Martin -de-Quenlieu, Le Sablon, Razines, Braye-sur-Faye, Assay, Pouant, Sérigny et Savigny.

            

Faye-la-Vineuse est un des bourgs de Touraine les plus anciennement connus. On le trouve mentionné pour la première fois, dans une charte de Robert, archevêque de Tours, en 925. Situé sur une éminence et dominant de toutes parts le pays, il devait, par sa situation extrêmement favorable à l'établissement de constructions militaires, attirer l'attention du fameux Foulques Nerra, surnommé le Grand Bâtisseur, qui avait entrepris de couvrir de châteaux les régions placées sous sa dépendance. Vers 1020, Foulques l'entoura de travaux de défense et en fit une redoutable forteresse destinée à arrêter, de ce côté, les invasions du Poitou. Les murailles d'enceinte étaient protégées par quatre tours, qui existaient encore au commencement du XVIe siècle. On entrait dans la ville par quatre portes garnies de pont-lévis. Malheureusement, les guerres de religion firent disparaître toutes ces constructions, à l'exception d'une tour, appelée la Tour-Ménagé, qui fut démolie en 1786.

 

             En 1562, les protestants s'emparèrent de la ville et la livrèrent au pillage. Ceux-ci emportèrent tout ce qu'ils purent trouver dans la collégiale, notamment, un morceau de la vraie Croix, enchâssé dans une croix de vermeil, et une châsse en or, contenant une dent de Saint-Georges. Dans les derniers jours de janvier 1593, Faye-la-Vineuse fut de nouveau envahie par un corps de troupes de 1200 hommes commandés par les capitaines de Coulanges, Landreau, Chesne-Brulé, la Fontaine, de Gaucourt et la Forest. Une soldatesque effrénée s'abandonna aux derniers excès. Les femmes furent violées; on fit main- basse sur tout le numéraire et l'argenterie que possédaient les habitants et les églises, et on jeta dans les flammes tous les titres de propriété. Les ornements des églises de Faye et de Saint-Jouin, que l'on avait cachés dans la maison d'un gentilhomme nommé Antoine Guenand de la Rouzière, furent découverts et brûlés. D'un autre côté, les chefs de cette horde de bandits rançonnèrent la ville et exigèrent le versement immédiat de 950 écus. Pour assurer le paiement de cette somme, ils prirent deux otages, nommés Louis Pins et Louis Mars. Une dame du pays, Bricette Champeigné, consentit à prêter aux habitants les 950 écus, qui furent versés au capitaine Le Courbe, logé à Faye, à l'hôtel du Chapeau-Rouge. Les troupes abandonnèrent ensuite cette malheureuse localité réduite à une profonde misère et plongée dans un deuil affreux.»

 

             De nos jours, le nom de Faye-la-Vineuse est  encore mentionné dans les guides touristiques; non pas à cause de son importance politique ou économique comme autrefois, mais grâce à son église actuelle dont la construction originale remonte au XIIe siècle. Ce temple paroissial, placé sous le vocable de Saint-Georges, était celui d'une ancienne collégiale fondée par Nivès, dame de Faye, vers 1039. L'édifice, commencé par cette dame, fut achevé en 1057, par son mari et son fils, portant tous deux le nom Aimery. Ce dernier fut remplacé, au commencement du XIIe siècle, par celui que nous pouvons encore admirer et qui est un des plus remarquables de la Touraine.»(1)

 

             Voici ce que M. l'abbé Bourassé nous dit à son sujet dans les Mémoires de la société archéologique de Touraine., tome III, p.174.

 

             « Le chœur est la partie privilégiée de cette église. Il est entouré de dix piliers carrés, cantonnés de quatre colonnes. Les arcades de communication, les arcs de triforium et les fenêtres supérieures sont à plein cintre; l'ogive ne se montre que dans les arcs-doubleaux. Rien n'est plus noble que la disposition de l'abside; les lignes architecturales y sont fort nombreuses et employées habilement; l'ensemble produit un bel effet.»

En entrant du transept droit dans le déambulatoire, on trouve sur la gauche une arche donnant accès dans un petit réduit large à peine de deux mètres carrés. Cette espèce d'oratoire est muni d'une cheminée. C'est là que les chanoines avaient la pieuse coutume de veiller, durant la nuit, les corps de leurs confrères défunts, avant de les descendre dans le caveau sépulcral. C'était le lieu destiné à cette veille funèbre, et la petite cheminée leur permettait de se réchauffer durant les froides nuits d'hiver.

Au -dessous de l'église se trouve une crypte dédiée à Ste Marie-Madeleine. Elle est divisée en trois nefs qui aboutissent à trois chapelles.

(1) Dictionnaire d'Indre-et-Loire, Carré de Busserolle et Touraine archéologique, Ranjard